Le grand rassemblement des experts-comptables autour de l’Innovation a eu lieu ce jeudi 30 novembre à Paris.
Intelligence Artificielle, ChatGPT, blockchain, cybersécurité, exploitation de la data sont autant de thématiques qui ont été abordées afin d’impulser une nouvelle direction aux cabinets franciliens.
L’occasion était rêvée pour moi de m’inspirer, échanger et débattre dans cette pépinière d’idées afin d’innover toujours plus loin dans le conseil.
Photo-reportage à l’appui, découvrez les moments forts de cette journée et quelques-unes de mes réflexions.
Évolution du métier : quel sera le cabinet de demain ?
La journée a commencé avec une grande conférence sur les nouveaux enjeux de la profession et leurs impacts dans nos cabinets.
Sur invitation de la commission Innovation du CROEC Paris IDF, étaient présents :
- Emmanuelle Levieils – DGFiP, Chargée de mission, direction de projet Facturation électronique
- Hélène Lavoisier – DGFiP, Chargée de la mission relation de confiance
- Adam Nicol – Grant Thornton, Directeur métier de l’expert-comptable
- Maximilien Nayaradou – Finance Innovation, Directeur général
Il est apparu évident que la profession se transforme, sur fond d’un enchaînement d’évolutions réglementaires, technologiques mais aussi de simplification administrative.
La facturation électronique est au coeur des prochains bouleversements
Celle-ci concernera plus de 8 millions d’assujettis à la TVA en France, ce qui nécessite une préparation minutieuse tant du côté de l’administration fiscale que des prestataires dont font partie les experts-comptables pour les aspects opérationnels.
Le nouveau calendrier devrait permettre à chaque acteur d’anticiper, piloter puis déployer convenablement cette nouvelle obligation dans chaque entreprise.
Du côté des plateformes de dématérialisation partenaires (PDP), Emmanuelle Levieils nous a indiqué que la première liste des postulants sera présentée prochainement par la DGFiP. L’immatriculation d’une PDP ne pourra se faire que lorsque le portail public de dépôt des factures sera mis en ligne. Ce qui n’est pas le cas à ce jour.
Il est conseillé à chaque entrepreneur d’attendre l’officialisation des PDP et de ne répondre à aucun démarchage pour le moment.
Par la suite, Emmanuelle Levieils a rappelé les conclusions d’un rapport de l’IGF1. Celui-ci a indiqué qu’à ce jour, le coût de transmission d’une facture (dans l’intégrité de la chaîne) est de 7 à 10 euros. Avec le format électronique, il sera d’un euro.
La facturation électronique, même si elle présentera de véritables enjeux organisationnels de mise en place, permettra à chaque contribuable d’alléger ses obligations administratives, réduire les temps de traitement, réduire les coûts et rendre son activité transparente. En conséquence, les contrôles fiscaux seront davantage ciblés fonction d’un faisceau d’indices déterminé par l’administration.
« Vous avez tout à gagner à réaliser des examens de conformité fiscale »
Dans la même optique de rassurance, Hélène Lavoisier a rappelé que les experts-comptables sont les principaux partenaires de confiance de l’administration fiscale française. Et pour cause, la profession est la seule réglementée à être sous la tutelle du Ministère de l’Économie et des finances.
En ce sens, l’administration fiscale, malgré le lancement prochain de la facturation électronique, ne se substituera pas au rôle de fiabilisation des données et de stratégie des experts-comptables.
Hélène Lavoisier est revenue sur l’examen de conformité fiscale.
Depuis 2021, seuls 250.000 ECF ont été réalisés alors que la France abrite 4.2 millions de sociétés au sens de l’INSEE. C’est trop peu.
La DGFiP a rappelé que lorsqu’un expert-comptable effectue un ECF, c’est un visa attribué aux comptes d’une société qui est apposé et cela contribue à performer la confiance existante avec l’administration.
Plus il y aura d’ECF, plus les entreprises qui jouent le jeu de la transparence seront moins ciblées par des contrôles fiscaux.
Comme Kauméa l’a déjà indiqué dans son dernier article, l’ECF est une opportunité pour toute entreprise souhaitant optimiser son contrôle interne, se mettre en conformité avec la réglementation et s’engager dans un pilotage financier efficient.
Conformez-vous !
L’expert-comptable à l’aube d’une transformation de son conseil
C’est clairement la synthèse que je peux faire des interventions de notre Présidente régionale Virginie Roitman mais aussi de Maximilien Nayaradou et Adam Nicol.
Conviction que je me forge depuis de nombreuses années et qui a contribué à la naissance de Kauméa : l’expert-comptable de demain sera orienté responsabilité environnementale, sociale et sociétale.
Je considère que la mouvance réglementaire et technologique fait partie intégrante de mon métier depuis qu’il existe. À chaque changement majeur, la profession a su s’adapter et ce sera encore le cas avec l’arrivée de la facturation électronique et l’émergence massive de l’intelligence artificielle.
En conclusion, il est ressorti que l’expert-comptable sera davantage engagé dans l’analyse de données, la prédiction et l’optimisation, toujours au service des entreprises.
Émergence de nouvelles missions : la data au service de l’innovation
Dans la continuité des échanges initiés en début de journée, il a été question de savoir quelles nouvelles missions peuvent être proposées à nos clients :
- Accompagnement financier externe en tant que directeur administratif et financier
- Management de transition
- Mise en place de reportings financiers sous BI
- Stratégie RSE
- etc.
Les nouvelles technologies et pratiques doivent permettre aux experts-comptables de se saisir de sujets sur lesquels ils n’étaient pas positionnés de prime abord.
L’Intelligence artificielle, la data, ChatGPT sont des opportunités pour élargir le champ d’exercice de la profession et apporter davantage de valeur aux clients.
Cette journée, riche en réflexions et porteuse d’optimisme, a été l’occasion pour moi de réaffirmer mes convictions et le sens que je donne à mon métier.
Kauméa est aligné avec les transformations à venir de la profession, du niveau de conseil apporté et de l’utilisation de la data.
En 2020, j’ai appréhendé cet état de fait avec mon mémoire de recherche sur les déserts médicaux.
PowerBI, datavisualisation, utilisation de données territoriales et environnementales, tendances sectorielles sont autant de ressources qui m’ont conduit à mener toute une réflexion sur la refonte du maillage médical, tout en prenant en compte des aspects psychosociaux, financiers et stratégiques.
Dans la poursuite de cette toute première expérimentation innovationnelle, je continue de développer d’autres missions et d’enrichir mon approche du conseil. Tel est l’enjeu chez Kauméa.
Je ressors de cette journée avec de très nombreuses idées d’Innovation et de disruption. En route pour 2024 !
Sources bibliographiques
1 Consultez le rapport de l’IGF
