En reconnaissant officiellement la notion d’intérêt social dans la définition d’un nouveau modèle d’entreprise, le législateur nous invite, depuis 20191, à un changement de paradigme.
Nous, entrepreneurs, sommes désormais incités à aborder une démarche transformative afin de repenser notre place dans la société et nous interroger sur le rôle intrinsèque de nos entreprises.
Comment ?
En se dotant d’une raison d’être. Voire en devenant société à mission.
Pourtant.
Les a priori sur cette démarche vont bon train :
Positive marketing, chimère écolo, altruisme calculé, bullshit.
Visionnaire
Voilà ce qu’il faudrait retenir.
Que vous le vouliez ou non, l’ère dans laquelle nous vivons donnera davantage d’ampleur aux sociétés qui sauront se doter, à minima, d’une raison d’être tangible, cohérente et utile à leur écosystème.
Alors oui, face à l’engouement porté par ce nouveau modèle de société, le risque majeur est que cette innovation juridique génère des déceptions et décrédibilise totalement une entreprise.
Mais ce sera uniquement le cas si la définition de votre raison d’être n’a pas fait l’objet d’un véritable projet stratégique.
Un projet stratégique d’ampleur
Pendant près de deux ans, j’ai mené ce projet pour Kauméa.
Dès le départ, je savais que j’allais exercer ma profession de manière différente. Avec empathie, le souci du détail, en projetant chaque décision, du conseil, beaucoup de conseil.
Il fallait que je l’écrive pour me différencier.
Ma raison d’être n’est pas de réduire mon impact carbone ou de proposer les meilleures technologies – j’estime que chaque entreprise doit naturellement y parvenir – mais de construire un écosystème entrepreneurial porteur, impactant et qui a du sens.
Et pour y arriver, je m’immerge, je challenge mes clients, je raisonne sur leurs problématiques, j’apporte du conseil à chaque étape de leur vie.
Leurs états financiers sont la base de mes réflexions. Leurs projets sont la base de nos actions.
En repensant à cette période de réflexion sur mon projet de cabinet, cela a été l’une des plus belles périodes de ma vie. Car cela m’a poussée à me remettre en question. A faire un bilan. A regarder en arrière pour aller de l’avant.
Et je me suis forgé une conviction : en tant qu’entrepreneurs, notre histoire personnelle et notre vécu font partie intégrante de nos entreprises. Alors écrivons-le !
Si je devais vous donner 5 conseils pour ne pas tomber dans certains écueils, je vous dirais :
- De ne pas choisir une raison d’être trop floue ou abstraite
- De prendre le temps
- De vous fixer des objectifs réalistes
- De définir une trajectoire de transformation
- De construire votre intention stratégique AVANT de rédiger votre raison d’être
Source bibliographique
1 Loi Pacte n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises
Publication
Post publié sur LinkedIn le vendredi 2 février 2024 par Lauriane.